ADOPTED COUNTRY RECOMMENDATION AT THE FORUM ON THE PARTICIPATION OF NGOS IN THE 58TH ORDINARY SESSION OF THE AFRICAN COMMISSION ON HUMAN AND PEOPLES’ RIGHTS AND THE 32ND AFRICAN HUMAN RIGHS BOOK FAIR
3-5 APRIL, 2016
PARADISE SUITES HOTEL, ISLAMIC REPUBLIC OF THE GAMBIA
Some recommendations on Mali
- Step up the fight against impunity by strengthening the capacity of judicial employees, in particular through the establishment of a special criminal chamber for very serious crimes, including sexual violence, committed in northern Mali, by ensuring that released persons are not presumed perpetrators of serious crimes or by indicting the identified presumed perpetrators;
- Comply with the relevant provisions on human rights protection under Article 46 of the Agreement on Peace and Reconciliation in Mali emanating from the Algiers process signed on 20 June 2015 in Bamako, including:
- The establishment of an international commission of inquiry to investigate war crimes, crimes against humanity and other serious human rights violations, including sexual and gender-based violence;
- Combating impunity for perpetrators of international crimes and serious human rights violations;
- Strengthening efforts to consolidate State authority throughout the national territory;
- Ensure that the measures and operations carried out within the framework of the fight against terrorism are consistent with international and regional human rights promotion and protection instruments. Human rights violations committed as part of counter-terrorism operations, in particular arbitrary arrest and detention, have the immediate consequence of creating mistrust among the population whose involvement, collaboration and support are crucial in the area of information and intelligence in combating terrorist groups.
- Take appropriate measures to ensure greater protection for victims and witnesses in judicial proceedings, in particular regarding sexual violence, and human rights defenders, including women human rights defenders.
- Launch without delay the cantonment, identification and disarmament of armed groups that are signatories in order to limit the number of armed actors on the ground, identify and compel resisting elements and commence their reintegration into the Malian military or civilian life.
- Continue efforts aimed at national reconciliation, efforts which must not be undermined by new appointments to the Truth, Justice and Reconciliation Commission (TJRC) which may question the impartiality of its members as a result of the presence of representatives of armed groups or possible presumed perpetrators of crime.
Quelques recommandations à l’endroit de l’Etat du Mali
- Renforcer la lutte contre l’impunité en renforçant les capacités des acteurs judiciaires et notamment à travers la création d’une chambre spécialisée dans les crimes les plus graves y compris les violences sexuelles, commis au nord du Mali, en garantissant que les personnes libérées ne soient pas présumées responsables de graves crimes ou encore en procédant aux inculpations et interpellations des présumés responsables identifiés ;
- Se conformer aux dispositions pertinentes relatives à la protection des droits humains prévues à l’article 46 de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger signé le 20 juin 2015 à Bamako, notamment à travers :
- La mise en place une commission d’enquête internationale chargée de faire la lumière sur tous les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et d’autres violations graves de droits humains y compris les violences sexuelles et basées sur le genre ;
- La lutte contre l’impunité des auteurs des crimes internationaux et de violations graves de droits humains ;
- Le renforcement de ses actions dans la consolidation de l’Etat sur l’ensemble du territoire
- S’assurer que les mesures prises et les opérations dans le cadre de la lutte contre le terrorisme respectent les instruments internationaux et régionaux relatifs à la protection et promotion des droits de l’Homme. Des violations des droits humains perpétrées dans le cadre des opérations anti-terroristes, en particulier les arrestations et détentions arbitraires, ont pour conséquence immédiate de créer une défiance des populations à leur égard dont l’adhésion, la coopération et le soutien sont pourtant cruciales en matière d’information et de renseignements pour combattre les groupes terroristes.
- Prendre des mesures idoines visant à mieux protéger les victimes et témoins notamment ceux des violences sexuelles dans le cadre des procédures judiciaires, et les défenseurs des droits humains y compris les femmes défenseures ;
- Diligenter le processus de cantonnement, d’identification et de désarmement des groupes armés signataires afin de permettre notamment de limiter le nombre d’acteurs armés sur le terrain, d’identifier et contraindre les éléments réfractaires et d’engager leur réinsertion soit dans l’armée malienne, soit dans des activités civiles ;
- Poursuivre les efforts engagés en faveur du processus de réconciliation nationale, efforts qui ne doivent pas être sapés par de nouvelles nominations au sein de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) qui seraient de nature à remettre en cause l’impartialité de ses membres, en raison de la présence de représentants de groupes armés ou de potentiels présumés responsables de crimes.